celine-constantine.jpg

Constantine est une des plus anciennes villes du monde et en effet la vieille cité est chargée d’histoire. Aujourd’hui, Constantine mise sur le développement du secteur tertiaire et du commerce, et ambitionne de devenir un point stratégique (incluant le secteur agricole et industriel) pour l'Est algérien. Les portes de la ville sont grandes ouvertes aux expatriés, et parmi eux de nombreux profils.

Pour vous, Muslim Expat a interrogé Céline, qui nous parle de son expérience à Constantine…

Présente-toi s'il te plaît...

As salam alaykoum, je m'appelle Céline, j'ai 37 ans, divorcée. Je suis convertie depuis l’âge de 18 ans. J'ai vécu 6 ans en Algérie, à Constantine.

Pourquoi es-tu partie vivre à Constantine ?

Je ressentais le besoin de quitter la France, mais concrètement je n'avais aucune expérience à l'étranger. J'ai donc décidé de partir pour une durée d'environ un an en Syrie pour apprendre l'arabe (avant la guerre). Je n’y suis restée que 6 mois (contre mon gré), mais j'en suis revenue avec la conviction que je voulais vivre ailleurs. Je ne savais pas encore où... Dans l'attente de trouver la destination de mes rêves, j'ai décidé d'aller en Algérie m'inscrire à l'université en licence d'arabe. Au départ, je m’attendais à détester l'Algérie (vu ce que j'en entendais des algériens de France), finalement j'en suis tombée amoureuse dès mon arrivée !

Étais-tu partie seule ou en famille ?

J'y suis arrivée seule, et j'y ai par la suite rencontré mon (ex) mari.

Que faisais-tu comme métier là-bas et comment ça se passait au travail ?

On m'a proposé d'enseigner le français, j'ai donc donné des cours particuliers (ou en petits groupes) en dehors de l'université. J'aurais pu enseigner dans le privé, mais je n’étais pas intéressée.

La mentalité (de mes élèves) était différente de celle en France sur certains points : la ponctualité aux cours, l’absentéisme… Bref j'ai été obligée de lâcher du lest et eux faire des efforts (rire). Mais dans l'ensemble tout se passait bien.

Comment se portait le marché de l'emploi là-bas ?

Dans le domaine des cours particuliers, ça pouvait être très rentable si on faisait de grands groupes (30 ou 40 élèves). Au vu de la forte demande, on aurait pu faire fortune (rire). En effet, c’était très demandé, surtout si l’enseignant(e) venait de France !

Parle-nous du coût de la vie là-bas...

Le logement coûtait cher (comparé au niveau de vie algérien mais pas pour quelqu'un avec des revenus en euros), et il fallait payer le jour même un an de loyer pour rentrer dans le logement, ce qui compliquait les choses !

Les transports et l’essence ne coûtaient pas chers du tout et Internet s'était largement démocratisé en Algérie ces dernières années.

Quant aux activités de loisirs, elles étaient quasi inexistantes. La seule activité sportive accessible aux femmes était les salles de sport, malheureusement la musique y était trop forte ! (j'avais l'impression d'en ressortir sourde)

Comment as-tu trouvé ton emploi là-bas ?

J’ai trouvé mon emploi par une voisine.

Comment as-tu trouvé ton logement là-bas ?

Grâce à mon réseau sur place.

Et le shopping c'était comment à Constantine ?

Le shopping pour moi, c'était compliqué. J'avais beaucoup de mal à trouver ce que je voulais. Donc en général, je ramenais de France. Cependant, j’aimais beaucoup le marché de Daksi.

Parle-nous de la vie en général, de ce que tu as apprécié ou pas là-bas ?

J'ai beaucoup aimé la nature, les paysages, le climat (le ciel bleu quasiment tout l'hiver), j'ai aussi aimé les gens sur certains points (la facilité de contact, la gentillesse, la générosité).

Mais il y a aussi eu des points négatifs : chez certaines personnes (le fait de ne pas pouvoir faire leur confiance facilement car trop d'arnaques, de manipulation, etc.), la pression de la société (« il ne faut pas faire ci » ou « il faut faire ça » etc.), la saleté, l'administration (ce n'est pas une légende !). En fait le quotidien est tout de même compliqué là-bas...

Qu'y avait-il à découvrir comme endroits sympas là-bas ?

Constantine est une ville magnifique. Mon endroit préféré, c'était la vue depuis le pont Sidi Rachid !

Et aussi la passerelle piétonne (appelée « Pont de l'Ascenseur ») d’où la vue est incroyable !

Parle-nous de la culture locale...

Ils sont très accueillants avec les étrangers (européens comme moi en tous cas). La nourriture "junk food" n'est pas chère. Pour ma part, concernant la religion, il y avait du bon et du mauvais, dans l'ensemble les algériens connaissaient mal leur religion (mais voulaient bien faire !)

Comment étaient les mosquées là-bas ?

Il y avait des mosquées, mais elles n’étaient accessibles aux femmes que pour la prière du vendredi et pour tarawih. Excepté pour la Grande Mosquée de l'Emir Abdelkader qui était accessible aux femmes en semaine, la journée uniquement, à partir de 8/9h du matin jusqu'à salat al asr.

À part la famille et les amis, qu'est ce qui te manquait le plus de ton pays de départ ?

Manger du bon chocolat et du bon fromage (je sais, c'est très cliché), les loisirs, pouvoir se balader tranquillement seule, pouvoir se balader dans la campagne...

Que penses-tu de l'idée du site muslim-expat.com ?

C’est une très bonne idée !

Merci beaucoup pour ton partage Céline !

Si comme Céline tu souhaites toi aussi partager ton expérience de vie à l'étranger, n'hésite pas à cliquer sur le lien suivant. Cela pourrait aider un grand nombre de personnes dans leur réflexion.