Religion Azerbaidjan : islam et contrôle étatique
En bref — Religion en Azerbaïdjan
Pays musulman à majorité chiite : ≈ 95 % de musulmans (55-65 % chiites, 35-45 % sunnites), mais pratique généralement modérée ; minorités chrétienne (≈ 5 %), juive, bahá’íe et zoroastrienne encore visibles.
Laïcité constitutionnelle (art. 18 & 48) : liberté de culte inscrite dans la Constitution de 1995, mais chaque communauté doit s’enregistrer auprès du Comité d’État pour le Travail avec les Associations Religieuses (CETAR).
Contrôle étatique strict : nomination des imams, censure des sermons, filtrage des livres religieux et obligation d’enregistrement ; 183 arrestations liées au culte non autorisé signalées en 2023.
Tolérance affichée & patrimoine préservé : mosquées, églises, synagogues et temple zoroastrien restaurés ; Bakou accueille régulièrement des sommets interreligieux, mettant en avant une coexistence historique.
Défis actuels : pressions sur les groupes « non traditionnels », surveillance des salafistes, usage de la rhétorique religieuse dans le conflit du Haut-Karabakh ; équilibre fragile entre pluralisme, sécurité et modernité.

Curieux de savoir comment l’islam et les autres confessions cohabitent en Azerbaïdjan ? Suivez-moi au cœur d’un pays laïc où mosquées, églises et synagogues partagent le même quartier. Cet article explore le paysage religieux, les tensions entre laïcité et pratiques, ainsi que les relations entre religion et politique dans ce pays du Caucase, révélant une réalité complexe où tolérance et contrôle étatique coexistent.
SOMMAIRE
Le paysage religieux de l'Azerbaïdjan : entre islam et diversité
Composition religieuse du pays
En Azerbaïdjan, environ 95% de la population est musulmane. L’islam chiite domine avec 55 à 65% des musulmans, contre 35 à 45% de sunnites. Le chiisme est plus répandu dans l’ouest, le centre et le sud du pays.
Les chrétiens représentent 4,8% de la population azerbaïdjanaise. La communauté juive compte environ 16 000 personnes. Les zoroastriens et bahá’ís forment des minorités religieuses présentes dans le pays.
L’article sur Azerbaïdjan : vivre entre traditions et modernité explique comment la pratique religieuse s’inscrit dans un équilibre entre islam et modernité.
Héritage historique et influences régionales
L’ère soviétique a réprimé la religion, fermant mosquées et interdisant l’éducation religieuse. Après 1991, l’islam a connu un renouveau avec la réouverture des mosquées et une visibilité accrue dans l’espace public.
Explorez le Caucase pour comprendre les influences régionales sur les pratiques religieuses azerbaïdjanaises. L’Iran chiite, la Turquie soufie et la Russie orthodoxe ont toutes laissé leur empreinte spirituelle sur le pays. Pour mieux comprendre ces influences, Daghestan : découvrir traditions. Ce lien éclaire les similitudes et différences religieuses avec le Daghestan, région musulmane proche influençant potentiellement l’Azerbaïdjan.
Pratiques religieuses et traditions
Les Azerbaïdjanais célèbrent Ramazan Bayramı et Qurban Bayramı. Ces fêtes impliquent prières, partage de repas et actes de charité. Novruz, d’origine zoroastrienne, est aussi largement célébré.
Des mosquées historiques comme Bibi-Heybat coexistent avec des églises chrétiennes et des synagogues juives. Le temple du feu d’Ateshgah rappelle l’ancien culte zoroastrien.
Laïcité et tolérance religieuse : un modèle azerbaïdjanais?
Principes constitutionnels et cadre légal
L’Azerbaïdjan est un État laïc. L’article 18 de la Constitution sépare religion et gouvernement. L’article 48 protège la liberté religieuse, y compris le culte, l’enseignement et la pratique
Loi/Réglementation | Principales dispositions | Année d'adoption/Modification |
---|---|---|
Constitution de l'Azerbaïdjan | L'État est laïc (Article 18). Liberté religieuse protégée sous réserve de l'ordre public (Article 48) | 1995 |
Loi sur la liberté de croyance religieuse | Contrôle gouvernemental, obligation d'enregistrement au CETAR, réglementation de la littérature religieuse, interdiction du prosélytisme étranger | 2009 |
Amendements à la loi sur la religion | Obligation d'approbation gouvernementale pour les chefs religieux non musulmans, restrictions sur les événements de masse | 2021 |
Loi sur l'enregistrement religieux | Obligation d'enregistrement au CETAR, supervision des nominations de responsables musulmans, interdiction du statut de "centre religieux" pour les non-musulmans | 2022 |
Loi : Constitution de l'Azerbaïdjan
Dispositions : L'État est laïc (Article 18). Liberté religieuse protégée sous réserve de l'ordre public (Article 48)
Adoption : 1995
Loi : Loi sur la liberté de croyance religieuse
Dispositions : Contrôle gouvernemental, obligation d'enregistrement au CETAR, réglementation de la littérature religieuse, interdiction du prosélytisme étranger
Adoption : 2009
Loi : Amendements à la loi sur la religion
Dispositions : Obligation d'approbation gouvernementale pour les chefs religieux non musulmans, restrictions sur les événements de masse
Adoption : 2021
Loi : Loi sur l'enregistrement religieux
Dispositions : Obligation d'enregistrement au CETAR, supervision des nominations de responsables musulmans, interdiction du statut de "centre religieux" pour les non-musulmans
Adoption : 2022
Le Comité d’État supervise les activités religieuses. Créé en 2001, il enregistre les organisations et vérifie leur conformité. En 2023, il a supervisé 48 enregistrements.
Traditions de tolérance et coexistence
L’Azerbaïdjan cultive une histoire de tolérance. Les communautés juive, chrétienne et musulmane coexistent depuis des siècles. La ville de Guba symbolise cette harmonie avec sa communauté juive préservée.
- Coexistence historique des cultes : Les traditions islamiques, chrétiennes, juives et zoroastriennes s’interpellent sans conflits.
- Événements interreligieux : Bakou accueille le Sommet des leaders mondiaux, renforçant le dialogue.Notre article religion Albanie montre des modèles de tolérance religieuse comparables, ce qui enrichit la compréhension de la coexistence interreligieuse.
- Patrimoine préservé : Les autorités restaurent églises, mosquées et synagogues.
- Programmes d’éducation : Des ateliers 2020 sur la tolérance interreligieuse illustrent cet engagement.
Défis et limitations
Les restrictions touchent surtout les groupes non musulmans. Le gouvernement justifie son contrôle par la lutte contre l’extrémisme. En 2023, 183 personnes ont été emprisonnées pour leurs pratiques.
Les ONG internationales pointent des abus. En 2022, un imam chiite a été licencié pour avoir organisé des prières non autorisées. L’Azerbaïdjan est sur la liste U.S. des pays préoccupants pour liberté religieuse.
Islam et politique : relations complexes avec le gouvernement
Contrôle étatique de l'islam
L’État azerbaïdjanais encadre strictement l’islam via le Comité d’État pour le travail avec les associations religieuses (CETAR). Ce dernier supervise la nomination des imams et censure les sermons.
Le Comité d’État valide les imams tous les cinq ans. Les mosquées doivent suivre le calendrier islamique officiel. Les livres religieux étrangers subissent un contrôle rigoureux avant importation.
Islamisme politique et sécurité
Le gouvernement surveille les groupes radicaux. Le Mouvement de l’Unité Musulmane (MUM) est interdit pour incitation à la haine. Les salafistes radicaux font l’objet d’arrestations.
La loi antiterroriste de 2009 interdit le prosélytisme étranger. Les infractions religieuses graves entraînent la perte de la citoyenneté. En 2023, 183 personnes ont été incarcérées pour activités religieuses non conformes.
Impact du conflit du Haut-Karabakh
Le conflit a exacerbé les tensions religieuses. Les mosquées du Karabakh ont été abandonnées. Le gouvernement a utilisé un discours pour mobiliser les troupes, organisant des prières communes de soldats chiites et sunnites.
Les leaders religieux ont soutenu l’armée azerbaïdjanaise. Le Sheikh-ul-Islam Haji Allahshukur Pachazadeh a condamné l’agression arménienne. Cependant, le gouvernement insiste sur la nature non religieuse du conflit.
Minorités religieuses : situation et protection en Azerbaïdjan
Communautés chrétiennes
En Azerbaïdjan, le christianisme représente 4,8% des croyants. L’Église orthodoxe russe est la plus importante avec 2,5% de la population. Des communautés catholiques et protestantes coexistent avec des fidèles estimés à moins de 7 000.
Les chrétiens azerbaïdjanais sont présents à Bakou, dans le village de Nij et à Oguz. L’église de Kish et celle de la Vierge Marie, restaurée, sont des lieux de culte historiques. Notre article sur la religion en Arménie montre des contrastes avec son modèle chrétien majoritaire.
Judaïsme et autres minorités
La communauté juive d’Azerbaïdjan remonte au VIIe siècle. En 2010, elle comptait 6 400 personnes, principalement des Juifs des montagnes. Des synagogues sont présentes à Bakou, Quba et Oguz.
Les bahá’ís, hare krishnas et évangéliques rencontrent des difficultés. Le CETAR refuse l’enregistrement de certaines communautés. Les livres religieux sont parfois confisqués aux frontières. Les bahá’ís de Nakhitchevan subissent un harcèlement administratif systématique.
Éducation religieuse et influence dans la société azerbaïdjanaise
Enseignement religieux et système éducatif
Le système éducatif public est laïc. L’État interdit les cours religieux obligatoires. Les manuels scolaires incluent l’histoire des religions, mais sans approfondir les doctrines.
Les écoles religieuses sont strictement contrôlées. L’Institut théologique d’Azerbaïdjan forme les imams. Cinq collèges islamiques dispensent l’éducation religieuse secondaire.
Types d'établissements religieux
- L’Institut théologique d’Azerbaïdjan pour la formation des imams
- Cinq collèges islamiques pour l’éducation religieuse secondaire
- Écoles confessionnelles étrangères à Bakou pour les communautés minoritaires
- Programmes d’études islamiques dans les universités publiques
- Centres de formation religieuse pour les autres confessions
L’Azerbaïdjan, ancré dans l’islam chiite, conjugue laïcité officielle, gestion étatique des cultes et diversité religieuse. Cette approche, marquée par un contrôle strict mais une tolérance affichée, révèle un modèle unique en Eurasie. Étudier son équilibre fragile entre tradition et modernité éclaire les défis de coexistence dans un monde globalisé.
FAQ
Quel est le quotidien des minorités religieuses en Azerbaïdjan ?
Le quotidien des minorités religieuses en Azerbaïdjan est un équilibre entre la liberté religieuse garantie par la Constitution et les restrictions gouvernementales. La Constitution assure à chacun le droit de choisir et pratiquer sa religion, mais des lois permettent au gouvernement de réglementer les groupes religieux.
Certaines communautés rencontrent des difficultés d’enregistrement, des restrictions sur le prosélytisme, et de la discrimination. D’autres signalent une amélioration de leur situation, avec une promotion de la tolérance interconfessionnelle encouragée par le gouvernement.
Comment l'Azerbaïdjan protège-t-il la tolérance religieuse ?
L’Azerbaïdjan protège la tolérance religieuse à travers sa Constitution et ses lois. L’article 48 de la Constitution garantit la liberté de religion, et l’article 18 sépare la religion de l’État. Le gouvernement ne doit pas s’ingérer dans les activités religieuses, sauf en cas de menace à l’ordre public.
Le gouvernement encourage la compréhension interconfessionnelle en organisant des conférences et des séminaires. Il soutient financièrement des ateliers sur la tolérance et entretient des relations avec les communautés religieuses traditionnelles, tout en limitant le prosélytisme étranger.
Quel est l'impact de la discrimination religieuse ?
La discrimination religieuse en Azerbaïdjan se manifeste par des restrictions et des contrôles gouvernementaux. L’enregistrement auprès du Comité d’État des associations religieuses est obligatoire, et certains groupes rencontrent des difficultés pour s’enregistrer. Le prosélytisme étranger est interdit, et une politique discriminatoire est menée à l’encontre des Arméniens.
Des préjugés sociétaux existent contre les musulmans convertis et les groupes prosélytes. Des restrictions sur le port du foulard sont signalées, et les Témoins de Jéhovah ont rapporté une intensification de l’intolérance. Les médias peuvent cibler les groupes religieux non traditionnels, conduisant au harcèlement local.
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