Langue du Brésil : portugais et autres langues

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En bref —Langue du Brésil

Le portugais règne au Brésil depuis la colonisation portugaise en 1500, officialisé par la Constitution de 1988. Il est parlé par 97,9 % des Brésiliens, faisant du pays une île linguistique en Amérique du Sud. Le portugais brésilien, chantant et riche en anglicismes, diffère du portugais européen par son accent et son vocabulaire (ex: « ônibus » vs « autocarro »). Mais le Brésil cache aussi une mosaïque de 228 langues : allemand dans le sud, japonais à São Paulo, ou encore des langues autochtones comme le Nheengatu. En voyage, l’anglais reste utile en ville, mais quelques mots de portugais suffisent pour charmer les locaux !

Mot "Obrigado" écrit en orange sur un mur, illustrant la langue portugaise parlée au Brésil.

Vous pensiez que la langue Brésil était le portugais, mais vous n’êtes pas sûr de comprendre pourquoi ? On clarifie tout de suite : ce n’est pas juste une histoire de colonisation, mais un mélange unique entre histoire, culture et diversité ! Au programme : pourquoi le portugais brésilien est si différent de celui du Portugal, les langues autochtones qui ont marqué le vocabulaire, et des expressions pour impressionner les locaux dès votre arrivée. Prêt à tout savoir sur cette langue qui a bien plus de secrets que ce qu’on croit ?

SOMMAIRE

Le portugais, la star incontestée du Brésil ! Mais pourquoi ?

Le portugais, langue officielle et cœur battant du pays

Le Brésil, pays de 216 millions d’habitants, parle majoritairement portugais. Environ 97,9 % des Brésiliens l’utilisent au quotidien, une norme inscrite dans la Constitution de 1988. C’est la langue de l’administration, de l’éducation, des médias, mais aussi du quotidien : téléphoner, commander un café, chanter un samba, tout y est en portugais !

Une exception en Amérique du Sud : le Brésil est le seul géant lusophone entouré de pays hispanophones. Pourquoi ? Tout commence par la colonisation portugaise au XVIᵉ siècle, qui a imposé cette langue comme socle culturel.

"Le Brésil est le seul pays d'Amérique du Sud où le portugais est la langue prédominante, une immense île lusophone dans un océan d'hispanophones."

Un petit saut dans le temps : comment le portugais est arrivé ici ?

Tout commence en 1500, quand Pedro Álvares Cabral met le pied sur les côtes brésiliennes. Mais c’est le Traité de Tordesillas (1494) entre Portugal et Espagne qui explique cette emprise. Ce pacte divise les terres découvertes selon une ligne imaginaire : le Brésil tombe dans la zone portugaise, écrasant les rêves espagnols.

Découvrez l’histoire du pays. En quelques décennies, les colons implantent leur langue, devenue base de l’économie, de la religion et de l’administration coloniale. Sans ce traité, le Brésil parlerait peut-être espagnol aujourd’hui…

L’influence des autres cultures sur le portugais brésilien

Le portugais brésilien n’est pas une copie du portugais européen. Il s’est enrichi avec les siècles, mêlant langues autochtones, africaines et même italiennes ou japonaises (via les vagues d’immigration). Les Tupi-Guarani, premiers habitants du pays, ont offert des mots iconiques : abacaxi (ananas), caipirinha (cocktail) ou jacaré (crocodile).

L’Afrique, via les esclaves, a marqué le vocabulaire (comme samba ou capoeira) et les rythmes de la langue, plus chantants qu’au Portugal. Résultat ? Une langue fluide, influencée par les cultures amérindiennes et africaines, qui distingue le Brésil linguistiquement. Explorez aussi l’histoire de son drapeau.

Portugais brésilien vs portugais du Portugal : le match des cousins !

L'accent qui chante : une histoire de prononciation

Deux cousins, un brésilien enjoué et un portugais réservé. L’accent brésilien étire les voyelles, avec un « s » final en « ss » (ex: « dois » = « doua »). En Europe, les sons sont plus compacts, le « s » devient « ch » (ex: « dois » = « doich »).

Le « t » devant « i » se transforme en « tchi » au Brésil (« leite » = « leitchi »), reste classique au Portugal. Ces différences viennent d’influences historiques : le Brésil a intégré des sons africains et indigènes, le Portugal a gardé une diction plus ancienne.

  • Brésil : accent de plage, voyelles longues, comme un rythme de samba.
  • Portugal : diction sobre, voyelles courtes, façon fado mélancolique.

Les mots qui changent tout : le petit dico pour s'y retrouver

Différences de vocabulaire entre le portugais du Brésil et du Portugal
En français Au Brésil Au Portugal
Bus Ônibus Autocarro
Glace Sorvete Gelado
Brun Marrom Castanho
Costume Terno Fato
Petit-déjeuner Café da manhã Pequeno-almoço
Téléphone portable Celular Telemóvel

En français : Bus

Au Brésil : Ônibus

Au Portugal : Autocarro

En français : Glace

Au Brésil : Sorvete

Au Portugal : Gelado

En français : Brun

Au Brésil : Marrom

Au Portugal : Castanho

En français : Costume

Au Brésil : Terno

Au Portugal : Fato

En français : Petit-déjeuner

Au Brésil : Café da manhã

Au Portugal : Pequeno-almoço

En français : Téléphone portable

Au Brésil : Celular

Au Portugal : Telemóvel

Même langue, mais les mots varient comme les plats dans un buffet !

"Você" ou "Tu" ? La petite différence qui change la conversation

Au Brésil, « você » domine, avec une conjugaison simple à la 3ᵉ personne (« você fala » = il/elle parle). Au Portugal, « tu » est roi dans le quotidien, mais avec une conjugaison spécifique (« tu falas » = tu parles). Les Portugais évitent souvent « você », préférant des tournures comme « O Paulo quer café ? ».

Le gérondif marque la différence :

  • Brésil : « estou falando » (en train de parler), dynamique comme un match de foot.
  • Portugal : « estou a falar » (littéralement « je suis à parler »), une structure plus statique.

 

En résumé : « você » pour le Brésil, « tu » pour le Portugal. Les conjugaisons diffèrent !

Au-delà du portugais : le Brésil, une incroyable mosaïque de langues

Quand on pense au Brésil, le portugais vient en tête. Mais saviez-vous que ce pays cache une diversité linguistique incroyable ? Derrière sa langue officielle se cache un véritable kaléidoscope, hérité des premiers habitants et des vagues migratoires. C’est loin d’être monochrome !

Les langues des premiers habitants : le trésor des langues autochtones

Plus de 270 langues indigènes résonnent encore sur le territoire brésilien. Un chiffre impressionnant, non ?

"Loin d'être un bloc monolingue, le Brésil abrite une diversité linguistique fascinante, avec plus de 228 langues qui résonnent encore sur son territoire."

Des langues comme le Nheengatu, le Guarani Kaiowá ou le Ticuna restent vivantes. Le Nheengatu, ancienne langue commerciale, connaît même un regain dans le nord du pays. São Gabriel da Cachoeira, en Amazonie, l’a officialisée avec le portugais, le Tucano et le Baniwa.

Ce n’est pas qu’une survivance : c’est une lutte active. Les écoles bilingues, les manuels pédagogiques et les programmes radio préservent ces langues. Sans cela, des langues à risque comme l’Ofaié ou le Guató auraient déjà disparu.

Quand l’Europe et l’Asie s’invitent : les langues de l’immigration

Le Brésil est aussi une terre d’accueil pour des langues venues d’ailleurs. Voici les plus marquantes :

  • L’allemand : Parlé par 1,9 % de la population, le Poméranien est reconnu comme patrimoine culturel dans le sud.
  • L’italien : Le Talian, un vénitien local, est parlé par 2 millions de personnes. Reconnu patrimoine national, il vit dans le sud du pays.
  • Le japonais : São Paulo abrite la plus grande communauté japonaise en dehors du Japon, centrée dans le quartier de Liberdade.
  • D’autres langues : Polonais, ukrainien, arabe et mandarin sont aussi présents, témoins de l’histoire migratoire du pays.

 

Ces langues ne sont pas des vestiges : elles sont transmises, célébrées, et parfois même protégées par la loi.

Et le français dans tout ça ?

Moins dominant qu’avant, le français reste stratégique. En Amapá, frontalier avec la Guyane française, il est obligatoire à l’école publique depuis 1999. Et devinez quoi ? Le Karipuna, un créole mêlant français et portugais, est encore parlé dans la région. Une langue oubliée, mais qui rappelle les liens historiques avec le monde francophone.

Parler comme un brésilien : le guide pratique pour ne pas galérer !

Les bases pour briser la glace : le kit de survie

Quelques mots suffisent pour faire bonne impression. Retenez ces expressions :

  • Bom dia (bonjour matin), Boa tarde (bonjour après-midi), Boa noite (bonjour soir)
  • Oi ! (salut), Tudo bem ? (ça va ?)
  • Obrigado (merci homme) ou Obrigada (merci femme) : détails qui comptent
  • Por favor (s’il vous plaît), Bora ! (allons-y !)
  • Legal ! (génial !)

 

J’adore le détail du genre pour « merci ». C’est un clin d’œil sympa aux nuances de leur langue. Un « obrigado » avec accent étranger déclenche toujours un sourire ! Et puis, même un simple « oi » lancé avec enthousiasme ouvre des portes : j’ai vu un vendeur me faire confiance après juste ce mot d’entrée.

L'anglais et l'espagnol, vos jokers ?

En ville, l’anglais passe dans les lieux touristiques, mais il reste limité ailleurs. L’espagnol est un meilleur allié : les Brésiliens le comprennent facilement grâce aux racines latines communes. Un exemple concret ? À Alcântara, j’ai expliqué mon itinéraire en espagnol et le guide l’a saisi sans difficulté.

L’essentiel ? Faites l’effort de quelques mots portugais. Même maladroit, l’initiative est toujours appréciée. Par exemple, à Porto de Galinhas, un vendeur a saisi mon espagnol approximatif sans parler anglais. Et même un « bora » mal prononcé dans un café de Rio a suffi à être invité à une partie de foot sur la plage !

Quelques astuces pour sonner plus "local"

Pour passer incognito, voici mes clés :

  • Les diminutifs : « -inho » ou « -inha » adoucissent les mots. Exemple : « amorzinho » (mon petit amour) ou « cachorrinho » (petit chien)
  • Le « joinha » : le pouce levé signifie « top » au Brésil, mais gare à l’utiliser ailleurs !
  • La chaleur humaine : préparez-vous à des accolades, bises et gestes expressifs à chaque échange !

 

À Rio, un vendeur lançait « Bora, galera! » pour motiver sa clientèle. Ce genre de détail change tout ! « Bora » est partout : dans les stades, les fêtes, pour inviter à danser. C’est l’essence même de leur joie de vivre. Et pour couronner le tout, osez les surnoms affectueux : « gata » (ma chatte) ou « mano » (frère) sont des classiques pour créer une ambiance chaleureuse.

Le Brésil, c’est bien plus qu’un pays lusophone ! Le portugais domine (97,9 % des Brésiliens) avec sa version chantante, enrichie de mots indigènes ou africains. Les langues allemande, italienne, japonaise et même française (karipuna en Amapá) ajoutent une touche unique. Alors, prêt à dire « bora » et explorer cette richesse ?

FAQ

En résumé, c’est l’allemand ! 🇩🇪 Même si le portugais est roi, l’allemand est la deuxième langue la plus parlée par environ 1,9 % des Brésiliens. Pourquoi ça ? Tout part de l’histoire : les vagues d’immigration allemande au XIXe siècle ont laissé des traces, surtout dans le sud du pays (Santa Catarina, Rio Grande do Sul). Le dialecte Poméranien est même reconnu comme patrimoine culturel dans certains États. Trop cool, non ?

En bref : oui, mais pas partout. L’espagnol est compris par beaucoup de Brésiliens, surtout près des frontières avec des pays hispanophones (comme l’Uruguay ou l’Argentine). Mais attention, ce n’est pas la langue officielle ! En général, les Brésiliens pigent l’espagnol grâce à sa proximité avec le portugais, mais ils le parlent peu. Pour ceux qui souhaitent communiquer facilement, mieux vaut miser sur le portugais ou l’anglais dans les grandes villes.

Oui, mais… c’est très localisé. Le français est obligatoire dans les écoles publiques de l’État d’Amapá, juste à côté de la Guyane française. Il y a même un créole à base française, le karipuna, qui se parle dans cette région. En revanche, partout ailleurs, c’est ultra marginal. En résumé : si vous voyagez dans le nord du Brésil, peut-être que ça servira la cause, mais dans le reste du pays, mieux vaut miser sur le portugais ou l’espagnol !

La réponse est… pas vraiment ! 🤔 En général, le terme « Latino » désigne les populations d’Amérique latine, où l’espagnol domine. Comme le Brésil parle portugais, il est souvent mis à part. Mais c’est pas noir ou blanc : certains l’incluent dans la culture latino-américaine au sens large, surtout pour la musique, la cuisine ou les racines communes. En résumé : question de point de vue, mais pour les puristes, le Brésil c’est… hors catégorie !

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