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Istanbul est l'une des rares villes à s'étendre sur deux continents, à cheval entre l'Europe et l'Asie de chaque côté du Bosphore. C'est la plus grande ville de Turquie et celle-ci possède une diversité culturelle reflétant sa géographie unique et sa longue histoire.

Les rues d'Istanbul sont splendides et mettent en valeur l'histoire de la ville dont les influences passées incluent les grecs, les romains et les ottomans. La ville compte des milliers d'années d'histoire et presque autant de sites classés patrimoine mondial de l'UNESCO (l'équivalent de 650 hectares, en fait) dont la basilique Sainte-Sophie avec ses minarets imminents et son immense dôme, la Mosquée Bleue, décorée de plus de 20000 carreaux de céramique Iznik, et le palais de Topkapi, autrefois abritant les sultans ottomans.

Keyif, un terme turc qui se traduit par "joie, contentement, bonheur ou plaisir oisif", est un passe-temps national qui est pris très au sérieux dans les maisons et les cafés d'Istanbul. Parmi les activités communes on trouve la consommation de thé (ou de cay) et la dégustation du baklava ou d'une pâtisserie sucrée, que l'on trouve dans l'une des nombreuses boulangeries de la ville, comme le populaire Cigdem Pastanesi.

La cuisine de rue fait partie de la vie stanbouliote : des charrettes, des étals ou des plateaux portés sur la tête ! Dégustez un simit (un croisement entre un bagel et un bretzel) pour le petit-déjeuner, un pide (une pizza turque ovale) pour le déjeuner, un misir (maïs grillé en épi saupoudré de sel ou d'épices) pour une collation l'après-midi et du kokorec (un sandwich avec des abats) le soir. Essayez aussi un vrai bon kebab chez l’un des nombreux vendeurs d’Istanbul !

De plus, les produits d'épicerie sont beaucoup moins chers qu'ailleurs en Europe et vous pouvez acheter des fruits et légumes frais dans les nombreux bazars de la ville.

Autre chose à propos d'Istanbul ? Le coût de la vie ! Si vous cherchez un logement moderne, vous trouverez des appartements avec salle de sport et piscine dans le centre-ville pour quelques milliers de lires turques seulement (environ 400 euros). Difficile de trouver aussi bien dans les grandes villes d'Europe !

Pour vous, Muslim Expat a interrogé Assia, qui témoigne de sa hijra à Istanbul...

Salam alaykum, présente-toi s'il te plaît...

Je m'appelle Assia, 20 ans. D'origine turque et marocaine, je suis née en France. Je suis étudiante et blogueuse. (@assiatique sur instagram et Youtube)

Dans quelle ville vis-tu actuellement ?

Je vis actuellement à Istanbul, en Turquie.

Peux-tu nous en dire plus sur ton cursus scolaire ?

J'ai un parcours assez atypique. Donc j'ai fait un BAC Économique et Social puis j'ai fait une année de droit. Je me suis ensuite réorientée en LEA Anglais Arabe et j'ai fini par atterrir à Science Po et Relations Internationales en Turquie.

Pourquoi as-tu fait ta hijra en Turquie ?

Je suis partie vivre en Turquie car le mode de vie et le niveau de vie ne me correspondait plus. Mes valeurs et mes principes n’étant plus compatibles, j'ai donc décidé de m'écarter du climat anxiogène qui régnait en France.

Mes études ont clairement été un élément déclencheur et je dirai même que ça m’a permis de retourner à mes sources. J’ai rejoint la terre de mes ancêtres et celle de mon père. Et quoi de mieux que de perfectionner le turc en étant en immersion totale ?

Es-tu venue accompagnée ?

Je suis venue seule, sans amis et sans famille.

Comment as-tu fait pour obtenir ton visa ?

Je n'ai pas eu besoin de visa, j'ai été énormément facilité car j'avais déjà ma carte d'identité turque donc tout ce qui relève de l'administratif je ne m'en préoccupais pas plus que cela.

Mais si j'ai un conseil à donner aux personnes qui souhaitent s'installer en Turquie c'est de fournir tous les efforts possibles pour avoir cette carte d'identité turque (tc kimlik numerasi) car il y a un code d'identification qu'il faudra absolument avoir pour obtenir un appartement, un téléphone, le wifi etc.

Parle-nous de ton métier à Istanbul ?

Je ne travaille pas en Turquie, je suis seulement étudiante.

Comment se porte le marché de l'emploi là-bas ?

Il y a beaucoup d'opportunités à Istanbul et dans tous les domaines. Ce que recherchent les employeurs surtout ce sont des personnes de confiance, responsables et autonomes. C'est très important pour eux.

Le seul "inconvénient" c'est qu'il faut absolument parler un minimum le turc. Et le français est un gros bonus pour l'emploi ici.

Comment as-tu fait pour ouvrir un compte bancaire turc ?

Pour l'ouverture d'un compte, c'est très rapide et j'ai pu avoir une carte et un compte bancaire en 10 minutes chrono !

Je conseille les banques d'État (Vafik Bank, Ziraat Bank) car plus sécurisé mais je connais Kuveyt Turk qui est une banque privée il me semble, et qui est très bien aussi.

Comment as-tu trouvé ton logement là-bas ?

J'ai trouvé mon logement sur le site Sahibinden, c'est un peu le « LeBonCoin turc » donc il faut tout de même faire attention aux arnaques. Mais on trouve de très bonnes offres. Je suis passée par une agence, ce sont des frais supplémentaires mais c'est toujours mieux. Je sais que beaucoup se baladent dans les rues pour trouver des biens à louer (kiralik) ou à vendre (satilik) puis contacte le numéro affiché. Avant ça je me suis renseignée sur la proximité avec les transports, avec mon école, la sécurité etc.

Comment ça se passe pour la conduite ou les transports en commun ?

Concernant la conduite, il faut être très prudent et patient car peu de personnes utilisent les clignotants, tournent au dernier moment, klaxonne etc. Mais sinon les règles sont comme en France à quelques exceptions près.

Les taxis sont aussi bien développés à Istanbul, ville où les transports publics sont bien desservis mais malgré le trafic je préfère la voiture car ça reste plus rapide comme moyen de transport.

Parle-nous du coût de la vie là-bas...

Lorsque le salaire provient de Turquie, le coût de la vie est très élevé mais lorsque le salaire provient de France (en euros), alors tout est moins cher.

Par exemple, vous pouvez louer un logement de 70 m2, avec sécurité, sauna et salle de sport compris pour 3000 TL (ce qui est l'équivalent du smic en Turquie dont très cher) alors qu'au final cela coûte 300 euros par mois.

Les abonnements internet et mobiles ne coûtent pas cher. Les restaurants également (après tout est relatif).

Le prix de l'essence est d'environ 0.60 euros le litre et le ticket de métro coûte environ 0.10 euros.

Par contre les écoles privées sont extrêmement chères, on parle de 10 000 US dollars par an au minimum, les courses alimentaires aussi sont très chères par exemple le beurre coûte 60 TL soit 6 euros.

Concernant les soins de santé, c'est assez cher, c'est un peu un système à l'américaine malheureusement et il est difficile d'obtenir une assurance maladie (sauf si l’on travaille).

Et le shopping c'est comment là-bas ?

On y trouve de tout c'est top ! Beaucoup de produits artisanaux et donc la qualité suit forcément. Il y a aussi des centres commerciaux dans tous les coins de rues. Et chaque centre commercial a son univers, c'est vraiment sympa !

Parle-nous des gens à Istanbul...

Premièrement on s'y sent bien, et apaisée (sauf sur les routes – rire - c'est assez stressant). On y mange très bien et beaucoup bio car les locaux sont en général auto consommateurs. On s'y sent libre contrairement à ce que l'on veut nous faire penser. Les femmes se vêtissent comme elles le souhaitent. Personne ne juge personne en générale, l'ambiance est top !

Qu'y a t-il à découvrir comme endroits sympas à Istanbul ?

Vous trouverez des endroits sympas dans tous les coins de rues à Istanbul où chaque quartier a son propre charme, c'est vraiment incroyable ! Entre les mosquées, les vieux quartiers et les grattes ciels, les terres et le Bosphore… on y trouve de tout et on y trouve forcément son bonheur.

Je dirai que mon quartier préféré est Usküdar qui se trouve sur la rive asiatique d’Istanbul.

Peux-tu nous parler d'un endroit sympa que tu as visité récemment ?

J'ai visité dernièrement la mosquée Camlica Camii (inaugurée en 2019), une mosquée à couper le souffle où l’on trouve forcément l'apaisement.

Comment vivent les musulmans à Istanbul ?

Il y a des mosquées dans tous les coins de rues là-bas. Les musulmans s'y sentent très libres que ce soit dans la sphère privée ou publique, c'est très agréable.

Quels sont les bons restaurants pour manger ?

Je recommande les fameux « lokanta » (restaurants) qui proposent de la cuisine locale, pour citer quelques adresses je dirai le Kubbe-i Ask, Seven Hills Restaurant, Emilia Istanbul, Filibe Koftecisi.

Qu'est-ce que tu apprécies particulièrement là-bas ?

J'aime l'ambiance qui y règne, on se sent libre et reconnue pour ce que l'on est réellement, c'est très agréable comme sensation.

Conseils aux futurs arrivants pour trouver du travail, s'intégrer socialement, se faire un réseau, des amis etc. ?

Je conseillerai d'intégrer des groupes sur Facebook ou Instagram, il doit forcément y avoir des gens dans le même cas que vous.

As-tu une anecdote sympa à nous raconter ?

Je peux citer un exemple, aujourd'hui je faisais les courses, j'ai acheté un produit assez lourd et l'homme à la caisse voyant que j’avais du mal à le soulever me l'a porté jusqu'à ma voiture (qui était assez loin du centre commercial). C'est une preuve parmi tant d'autres qui démontre la gentillesse des turcs.

Cite-nous les 5 meilleures raisons de faire sa hijra à Istanbul...

1. Épanouissement

2. Tranquillité

3. Liberté

4. Espaces verts et Bosphore

5. Religion

Quels sont les "PLUS" de la ville ?

Accessibilité, liberté, bon mode de vie.

Quels sont les "MOINS" de la ville ?

Nuisances sonores, trop urbanisé, trafic routier.

À part la famille et les amis, qu'est ce qui te manque le plus de ton pays de départ ?

Certains produits alimentaires me manquent.

Merci beaucoup pour ton partage Assia !

Retrouvez les vidéos d'Assia sur sa chaîne Youtube !

Si comme Assia tu souhaites toi aussi partager ton expérience de vie à l'étranger, n'hésite pas à cliquer sur le lien suivant. Cela pourrait aider un grand nombre de personnes dans leur projet de hijra à Istanbul ou en Turquie.