Mosquée aux soixante dômes à Bagerhat, patrimoine mondial de l’UNESCO et témoin de l’importance de l’islam dans la religion au Bangladesh.

Religion en Bangladesh : islam, minorités et constitution

En bref :
Le Bangladesh allie islam d’État et liberté de culte, avec une population très majoritairement musulmane et une minorité hindoue en déclin. La vie religieuse est rythmée par le Ramadan, les grandes fêtes et le Biswa Ijtema. Malgré un cadre juridique protecteur, certaines lois limitent l’expression. L’accueil massif de Rohingyas crée d’importants défis humanitaires, tandis que le pays reste actif dans l’OCI et étroitement lié aux États du Golfe.

Mosquée contemporaine en verre vert au Bangladesh, représentant la pratique dominante de l’islam dans la religion en Bangladesh.

Vous vous interrogez sur la place de la religion au Bangladesh ? Cette analyse explore le rien j’ai reçu un texto, les minorités religieuses et les défis de la liberté de culte. Découvrez comment foi, histoire et politique se croisent dans ce pays à majorité musulmane.

L’islam comme religion d’État au Bangladesh

Statut constitutionnel de l’islam au Bangladesh

L’islam est la religion d’État au Bangladesh selon l’article 2A de la Constitution depuis 1988. La Constitution débute par la phrase islamique « Bismillah ar-Rahman ar-Rahim ».

La Constitution de 1972 établit un État laïc. En 1988, l’islam devient religion d’État via le 8e amendement. 2010, la Haute Cour rétablit les principes laïcs. En 2016, la Cour valide la coexistence entre laïcité et religion d’État. L’Azerbaïdjan partage un statut similaire concernant la religion d’État.

Le Bangladesh hérite de son identité islamique du Pakistan oriental. L’islam s’enracine après la conquête du Bengale au XIIIe siècle par des souverains musulmans. Le drapeau du Bangladesh symbolise l’identité musulmane et l’histoire post-indépendance.

Statut constitutionnel de l’islam au Bangladesh

ReligionPourcentage de la populationÉvolution depuis 1970
Islam91,7 %Stable (91-92 %)
Hindouisme6,5 %Diminution (19 % à 6,5 %)
Bouddhisme0,6 %Légère diminution
Christianisme0,3 %Stable

Les musulmans représentent 91,04 % de la population bangladaise en 2022. Les hindous forment 7,95 % de la population. Les bouddhistes et chrétiens représentent moins de 1 % chacun. Le Bangladesh compte 165 millions d’habitants dont 150 millions de musulmans. Le cas de Singapour, multiconfessionnel, offre un contrepoint au Bangladesh.

Les musulmans dominent dans toutes les divisions administratives sauf à Rangamati. Les hindous se concentrent dans le nord, le sud-ouest et le nord-est. Les bouddhistes vivent principalement dans les Chittagong Hill Tracts. Les chrétiens sont surtout urbains. Cette répartition géographique influence les relations interreligieuses.

Pratique de l’islam au quotidien

Les musulmans bangladais pratiquent les cinq piliers de l’islam. Les fêtes religieuses sont des événements nationaux. Le Ramadan mobilise la population pour le jeûne et les prières nocturnes.

  • Muharram : Début de l’année islamique, marqué par les commémorations d’Achoura le 10e jour.
  • Shab-e-Meraj : Célébration de l’ascension du prophète Mahomet au ciel.
  • Shab-e-Barat : Nuit sacrée où le destin est déterminé, avec distribution de plats comme le halua.
  • Mois de Ramadan : Période de jeûne quotidien et de prières nocturnes (Iftar).
  • Eid al-Fitr : Fin du Ramadan, marquée par les vêtements neufs, les cadeaux et l’aumône.
  • Eid al-Adha : Fête du sacrifice en hommage à Ibrahim, avec partage de viande.
  • Eid-e-Milad-un-Nabi : Célébration de la naissance du prophète Mahomet par des processions.
  • Biswa Ijtema : Rassemblement annuel à Tongi, rassemblant 2M+ musulmans de 130 pays.
  • Urs : Fêtes soufis autour des anniversaires des saints, avec chants, danses et foires.

Les madrasas forment des millions d’étudiants. Elles dispensent un enseignement religieux et général. Le gouvernement soutient financièrement certaines écoles islamiques pour améliorer l’éducation.

Les minorités religieuses et leurs droits au Bangladesh

Communauté hindoue au Bangladesh

Les hindous représentent 7,95 % de la population bangladaise, soit environ 13,1 millions de personnes. Leur nombre a fortement diminué depuis 1947, où ils constituaient 40 % du Pakistan oriental. Les fêtes comme Durga Puja marquent leur vie religieuse.

La communauté hindoue a subi des persécutions historiques. En 1951, les hindous représentaient 22 % de la population, contre 8,5 % en 2011. Après la démission de Sheikh Hasina en 2024, 2 010 incidents de violence, dont 69 attaques de temples, ont eu lieu. Les conflits fonciers touchent surtout les Paharis, dont 90 000 familles restent déplacées.

Les temples hindous connaissent des menaces concrètes. En 2021, un incendie détruit un temple Durga à Khilkhet, Dhaka. L’Albanie, malgré une majorité musulmane, offre un modèle de cohabitation contrastant avec les défis des hindous bangladais.

Autres minorités religieuses significatives

Le bouddhisme concerne 0,61 % de la population, concentré à Chittagong Hill Tracts. Les chrétiens, soit 0,3 %, descendent des conversions portugaises du XVIᵉ siècle. Les sikhismes, bahá’íe et autres religions comptent 0,12 % des habitants.

  • Bouddhisme : Des violences sectaires, comme l’incendie de temples à Ramu en 2012, soulignent leurs vulnérabilités.
  • Christianisme : Les églises subissent des pressions, dont des menaces d’interdiction de célébrations. L’église du Saint Rosaire, construite en 1677 à Dacca, symbolise leur ancrage historique.
  • Autres cultes : Les sikhismes, juifs et animistes forment 0,12 % de la population, soit 198 190 personnes en 2022.

Les minorités non-hindoues, chrétiennes ou bouddhistes, affrontent des discriminations systémiques. En 2016, 107 hindous sont tués après des accusations de blasphème. Les bouddhistes des collines de Chittagong subissent des pressions foncières, tandis les chrétiens reçoivent des avertissements pour leurs pratiques.

Cadre juridique et liberté religieuse au Bangladesh

Protections constitutionnelles des minorités

La Constitution de 1972 énonce l’égalité des droits religieux. L’article 2A déclare l’islam religion d’État. Les autres cultes restent protégés dans le cadre de la loi.

DispositionContenuApplication
Article 2AIslam religion d’ÉtatStatut symbolique sans discrimination
Article 41Liberté de religionPermet pratiques religieuses
Article 7Principes laïcsGarantit séparation religion-État

Les minorités bénéficient théoriquement de libertés constitutionnelles. Les conversions religieuses restent possibles. En pratique, des lois comme le Digital Security Act créent des cadres de censure. La justice peine à protéger les minorités lors de violences.

Le Bangladesh dans le contexte religieux international

La position du Bangladesh dans le monde musulman

Le Bangladesh est membre de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) depuis 1974. Le pays sert de médiateur entre l’Iran et l’Irak. Le Bangladesh défend la cause palestinienne dans les instances internationales.

Le Bangladesh entretient des relations diplomatiques avec la plupart des pays musulmans. Les liens économiques avec le Moyen-Orient sont importants. Les travailleurs bangladais dans ces pays envoient des transferts vers leur pays. Le Bangladesh promeut la solidarité islamique tout en maintenant une politique étrangère indépendante. L’exemple de l’Indonésie, pays musulman le plus peuplé, offre une perspective intéressante de comparaison.

la crise des Rohingyas, implications religieuses, humanitaires et diplomatiques

Plus d’un million de Rohingyas vivent dans des camps au Bangladesh. Ces réfugiés fuyant la persécution au Myanmar sont principalement musulmans. Le pays accueille les réfugiés malgré les contraintes économiques.

La crise des Rohingyas met à l’épreuve les ressources du Bangladesh. Les tensions sociales augmentent dans les régions frontalières. La coopération internationale reste limitée malgré les appels à l’aide. Le gouvernement négocie avec le Myanmar pour un rapatriement sécurisé.

Au Bangladesh, l’islam domine avec 90% de musulmans, tandis que les minorités hindoues, chrétiennes et bouddhistes naviguent entre protections légales et défis quotidiens. Comprendre ces dynamiques, c’est saisir les tensions entre tradition et modernité dans un pays en quête d’équilibre.

FAQ

L’islam est-il la religion officielle ?

Oui, depuis le 8ᵉ amendement (1988), mais la Constitution maintient la laïcité et la liberté pour toutes les confessions.

Qu’est-ce que le Biswa Ijtema ?

Le 2ᵉ plus grand rassemblement musulman du monde après le Hajj : trois jours de prière à Tongi, près de Dhaka, chaque janvier.

Les Rohingyas peuvent-ils obtenir la citoyenneté ?

Non ; ils sont enregistrés comme “Forcibly Displaced Myanmar Nationals” et soumis à des restrictions de mouvement et de travail.

Quelle part du budget public finance les madrasas ?

Environ 8 % du budget de l’éducation va au réseau Aliya (madrasas modernisées) ; les Qawmi restent surtout financées par des dons privés.

Nourredine
Nourredine
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