Bosnie-Herzégovine religion : Islam, Orthodoxe, Catholique
En bref — Bosnie-Herzégovine religion
La Bosnie-Herzégovine abrite trois principales religions liées à des groupes ethniques : l’Islam (50,7 %, Bosniaques), le Christianisme orthodoxe (30,75 %, Serbes) et le Catholicisme (15,19 %, Croates). Ces identités religieuses, façonnées par l’histoire ottomane et austro-hongroise, ont été renforcées par les conflits, notamment la guerre de 1992-1995 où la religion servait de marqueur de division.
Après la sécularisation sous la Yougoslavie socialiste, un regain religieux post-guerre s’observe, mêlant foi et affirmation culturelle. Malgré la liberté constitutionnelle, des tensions persistent, comme la ségrégation scolaire ou l’usage politique des symboles. Des initiatives interreligieuses, via le Conseil interreligieux, tentent néanmoins de promouvoir la réconciliation.

Vous vous perdez dans la complexité de la Bosnie-Herzégovine religion ? Ce pays mêle Islam (50,7%), Christianisme orthodoxe (30,75%) et Catholicisme (15,19%) selon le recensement de 2013, héritage d’une histoire marquée par l’Empire ottoman (islamisation des Bosniaques), l’ère austro-hongroise (renforcement catholique) et la Yougoslavie socialiste (sécularisation). Ces croyances, liées aux identités ethniques (Bosniaques, Serbes, Croates), ont façonné un équilibre fragile après la guerre de 1992-1995, où la religion servait de marqueur identitaire. Découvrez aussi le regain de pratique post-conflit, les tensions autour des symboles religieux et les efforts du Conseil interreligieux pour promouvoir la cohabitation.
SOMMAIRE
Quelles sont les religions présentes en Bosnie-Herzégovine ?
Un paysage religieux à trois visages
La Bosnie-Herzégovine se distingue par une diversité religieuse marquée. Islam, Christianisme orthodoxe et Catholicisme dominent, liés à l’appartenance ethnique. Les Bosniaques, majoritaires, pratiquent l’islam, hérité de l’influence ottomane (1463-1878). Les Serbes suivent le christianisme orthodoxe, héritage des empires byzantin et serbe médiéval.
Les Croates sont catholiques, une tradition renforcée sous la domination austro-hongroise (1878-1918). Ces identités religieuses, bien que souvent symboliques, structurent l’histoire culturelle du pays, où les mosquées, églises orthodoxes et cathédrales coexistent dans un équilibre fragile.
Les chiffres clés de la diversité religieuse
Le recensement de 2013 offre une vue d’ensemble précise :
Religion/Confession | Pourcentage de la population | Groupe ethnique principalement associé |
---|---|---|
Islam | 50,70 % | Bosniaques |
Christianisme Orthodoxe | 30,75 % | Serbes |
Christianisme Catholique | 15,19 % | Croates |
Autres | 3,36 % | Minorités |
Religion/Confession : Islam
Pourcentage de la population : 50,70 %
Groupe ethnique principalement associé : Bosniaques
Religion/Confession : Christianisme Orthodoxe
Pourcentage de la population : 30,75 %
Groupe ethnique principalement associé : Serbes
Religion/Confession : Christianisme Catholique
Pourcentage de la population : 15,19 %
Groupe ethnique principalement associé : Croates
Religion/Confession : Autres
Pourcentage de la population : 3,36 %
Groupe ethnique principalement associé : Minorités
Ces chiffres révèlent une répartition géographique contrastée : les musulmans dominent à Sarajevo et en Bosnie centrale, les orthodoxes dans l’est et le nord (près de la frontière serbe), les catholiques en Herzégovine et dans l’ouest. Les tensions ethniques de la guerre de 1992-1995 ont accentué cette ségrégation, poussant les groupes à se concentrer dans des zones majoritaires.
Et les autres croyances ?
Les autres groupes incluent les Juifs (moins de 1 000 personnes), présents depuis le XVIe siècle, les Protestants (mouvements évangéliques et adventistes) et les non-religieux. La communauté juive, sépharade et ashkénaze, est active dans le dialogue interreligieux via l’association « La Benevolencija ».
Les mouvements Baháʼí (moins de 6 000 membres) et ISKCON (hindouisme, 300-500 adeptes) illustrent la pluralité minoritaire. La liberté de culte est garantie par la Constitution, mais les minorités, comme les Roms ou les personnes non affiliées, rencontrent des obstacles dans l’accès aux droits religieux, notamment pour construire des lieux de prière ou obtenir des permis.
Comment l'histoire a-t-elle façonné la foi en Bosnie-Herzégovine ?
L'influence de l'Empire ottoman et l'arrivée de l'islam
La conquête ottomane en 1463 bouleverse la carte religieuse. Les élites converties adoptent l’islam sunnite Hanafi, devenant une classe dirigeante. Les Slaves chrétiens se divisent : certains choisissent la conversion pour conserver leurs terres, d’autres maintiennent leur foi sous le système du millet, qui organise l’autonomie religieuse en catégories juridiques (musulmans, orthodoxes, catholiques).
Ce système permet aux chrétiens de gérer leurs affaires religieuses, mais ils paient la jizya, une taxe pour non-musulmans. Les musulmans bénéficient d’avantages fiscaux, créant des tensions. Des révoltes éclatent, comme celle des catholiques en 1590. L’islam s’ancre dans l’identité bosniaque, mêlant traditions slaves et pratiques islamiques, tandis que les chrétiens maintiennent leurs rites en marge du pouvoir.
Les périodes austro-hongroise et yougoslave
L’occupation austro-hongroise (1878-1918) modernise Sarajevo et Mostar, mais favorise le catholicisme. Les écoles franciscaines se multiplient, tandis que l’Église orthodoxe subit des pressions. Les musulmans perdent leur statut privilégié, accentuant les inégalités.
Sous la Yougoslavie socialiste (1945-1992), l’athéisme d’État réduit la pratique religieuse. Les édifices religieux sont transformés en musées, les mariages mixtes augmentent. La guerre de 1992-1995 ravive les identités religieuses, utilisées comme symboles de résistance, comme dans les exactions de Srebrenica.
Après la guerre, des initiatives interreligieuses émergent. Le projet « Ponts de Sarajevo » réunit des jeunes des trois communautés. Le lien vers Religion Albanie : cohabitation musulmans et chrétiens montre que la réconciliation reste un espoir fragile mais tangible.
Religion et ethnie : pourquoi sont-elles si liées ?
Les trois peuples constitutifs et leur foi
En Bosnie-Herzégovine, l’ethnicité et la religion sont étroitement liées. La Constitution reconnaît trois « peuples constitutifs » : les Bosniaques, les Serbes et les Croates.
Ces groupes sont majoritairement associés à une religion spécifique :
- Les Bosniaques : majoritairement liés à l’Islam.
- Les Serbes : majoritairement liés au Christianisme orthodoxe (Église orthodoxe serbe).
- Les Croates : majoritairement liés au Catholicisme romain.
Cette corrélation n’est pas accidentelle. Elle remonte à l’histoire du pays, notamment sous l’Empire ottoman et l’occupation austro-hongroise.
Le drapeau de la Bosnie-Herzégovine symbolise cette diversité, avec ses trois couleurs représentant les trois communautés.
"Musulman" ou "musulman" : une nuance essentielle
En Bosnie-Herzégovine, le mot « Musulman » (avec un M majuscule) désigne une identité ethnique. Ce terme était utilisé sous la Yougoslavie de Tito pour désigner les Slaves de culture musulmane.
Aujourd’hui, ces personnes s’appellent « Bosniaques ». Ce n’est pas une simple question de religion, mais d’identité.
En revanche, « musulman » (avec un m minuscule) désigne simplement une personne qui pratique l’islam.
Beaucoup de Bosniaques ne pratiquent pas activement, mais la religion reste un marqueur culturel important.
Elle sert souvent de lien communautaire, notamment lors des rites de passage.
Où vivent les différentes communautés ?
La répartition géographique en Bosnie-Herzégovine suit les lignes ethniques et religieuses. Les Bosniaques sont majoritaires dans la région centrale et au nord-ouest du pays, autour de villes comme Sarajevo, Tuzla et Zenica. Les Serbes vivent principalement en Republika Srpska, notamment autour de Banja Luka.
Les Croates sont concentrés en Herzégovine, particulièrement autour de Mostar. Cette séparation s’est accentuée pendant la guerre de 1992-1995, qui a entraîné des déplacements massifs de population. Aujourd’hui, cette répartition influence encore la vie politique et sociale du pays.
Quel a été l'impact de la guerre et où en est la réconciliation ?
La religion au cœur de la guerre de Bosnie (1992-1995)
La guerre de Bosnie a vu la religion utilisée comme marqueur identitaire dans un conflit aux racines nationalistes. Les trois groupes principaux — Bosniaques, Serbes et Croates — ont été divisés par des revendications territoriales liées à leurs origines ethniques.
Des centaines de mosquées, églises orthodoxes et catholiques ont été détruites. Ces actes visaient à effacer la présence d’un groupe sur un territoire, comme à Stolac, où le patrimoine culturel bosniaque a été quasi-totalement anéanti.
Le Tribunal pénal international a confirmé que cette destruction faisait partie d’un plan de nettoyage ethnique. Les forces serbes ont été jugées responsables de 90 % des crimes, incluant massacres, viols et déportations.
Le renouveau religieux après le conflit
Après les accords de Dayton (1995), un regain de pratique religieuse s’est observé. Pour beaucoup, la foi est devenue un symbole de résilience face aux pertes humaines et matérielles.
La reconstruction de lieux de culte, comme la mosquée de Mostar ou l’église orthodoxe de Banja Luka, a souvent eu une dimension politique. Ces projets visaient à réaffirmer la présence d’une communauté dans une région.
Le retour des exilés a aussi conduit à des tensions. Dans certaines zones, les minorités religieuses rencontrent des obstacles pour récupérer des biens ou obtenir des permis de construire.
Les défis actuels et les efforts de dialogue
Malgré les efforts de paix, des défis persistent. Voici les principaux :
- Ségrégation scolaire : Le système éducatif reste divisé, avec des programmes différents selon l’ethnie, comme dans le concept des « deux écoles sous un même toit ».
- Symbolisme politique : Les partis nationalistes utilisent des références religieuses pour mobiliser les électeurs, exacerbant les divisions.
- Accès inégal : Les minorités, comme les Juifs ou les Baha’i, peinent à faire reconnaître leurs droits, notamment pour la construction d’édifices.
Pourtant, des initiatives de dialogue existent. Le Conseil interreligieux de Bosnie-Herzégovine, créé en 1997, réunit des leaders musulmans, orthodoxes, catholiques et juifs. Il promeut la coexistence et a lancé des programmes éducatifs sur la paix.
Des projets locaux, comme les « jeudis de l’amitié » ou les concours artistiques pour les jeunes, tentent de rapprocher les communautés. Ces actions montrent que la réconciliation, bien que lente, reste possible.
La Bosnie-Herzégovine incarne une mosaïque religieuse héritée de son histoire, où l’islam, le christianisme orthodoxe et le catholicisme coexistent. Malgré les séquelles de la guerre et les tensions ethnoreligieuses, des initiatives comme le Conseil interreligieux témoignent d’un effort de dialogue. La religion, souvent marqueur identitaire, reste un pilier culturel dans un pays en quête d’équilibre entre diversité et unité.
FAQ
Quelle est la religion la plus pratiquée en Bosnie ?
L’islam est la religion la plus répandue en Bosnie-Herzégovine, représentant 50,7 % de la population. Il est principalement associé aux Bosniaques, descendants des Slaves convertis à l’époque ottomane. La pratique est souvent culturelle et identitaire, avec une majorité de musulmans sunnites de l’école Hanafi.
Quelle est la différence entre la Bosnie et la Bosnie-Herzégovine ?
La Bosnie désigne une région historique, tandis que la Bosnie-Herzégovine est un pays divisé en deux entités principales : la Fédération de Bosnie-Herzégovine (majoritairement bosniaque et croate) et la Republika Srpska (majoritairement serbe). Le nom complet du pays inclut donc ses deux régions historiques.
Est-ce que les Bosniaques sont musulmans ?
Oui, les Bosniaques sont majoritairement musulmans (50,7 % du pays). Cette identité religieuse remonte à l’occupation ottomane, mais tous ne sont pas nécessairement pratiquants. La religion sert souvent de marqueur culturel et ethnique.
Les Bosniaques croient-ils en Jésus ?
Les musulmans bosniaques respectent Jésus comme prophète, mais ne le considèrent pas comme le fils de Dieu, conformément aux enseignements de l’islam. Les chrétiens (orthodoxes et catholiques) le vénèrent différemment selon leur tradition.
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