Langue au Cameroun : Bilinguisme et diversité linguistique
En bref — bilinguisme au Cameroun
Le Cameroun incarne un bilinguisme officiel unique (français-anglais), hérité de sa colonisation, mais en pratique, 83% de la population vit en zone francophone et le français domine largement (59%). Ce mélange cache une réalité complexe : 260+ langues locales coexistent, mais 11,5% seulement des Camerounais maîtrisent les deux langues officielles, révélant un décalage entre politique et pratique sur le terrain.

Vous vous demandez combien de langues se parlent au Cameroun ? En bref, c’est un mélange unique de deux langues officielles (français et anglais), héritage colonial, et de plus de 260 langues locales, dont le peul, l’ewondo ou le douala. Avec 8 régions francophones (83% de la population) et 2 anglophones, le pays vit un défi linguistique passionnant.
Vous allez découvrir pourquoi le pidgin (parlé par 36%), le Camfranglais en milieu urbain, et les tensions entre communautés en font un casse-tête culturel et politique, à la fois complexe et captivant. Une diversité qui fait le charme du Cameroun, classé parmi les pays les plus riches en patrimoine linguistique mondial
SOMMAIRE
Les langues officielles : un héritage bilingue complexe
Le Cameroun, c’est un pays qui a du vocabulaire dans les deux sens ! 🇫🇷🇬🇧 En bref, deux langues officielles s’y disputent la vedette : le français et l’anglais. À la base, ce duo improbable, c’est l’histoire coloniale qui l’a imposé. Mais concrètement, comment ça fonctionne ? Et surtout, ça vaut quoi en pratique ? On décortique tout ça sans détour.
Le français et l’anglais, un duo hérité de l’histoire
À la fin de la Première Guerre mondiale, le Cameroun est divisé : 80 % du territoire sous domination française, 20 % sous contrôle britannique. Après l’indépendance en 1960, le bilinguisme officiel s’impose. Membre de l’OIF et du Commonwealth, le pays affiche un équilibre institutionnel.
En 2021, 59 % des Camerounais parlaient le français contre 41 % pour l’anglais. Résultat : 83 % de la population vit dans les 8 régions francophones. Le français domine l’administration, même si la moitié des habitants le maîtrise mal. Pourquoi ? Parce que ces langues figurent parmi les plus parlées au monde.
Qui parle quoi et où ? la répartition sur le terrain
Les régions francophones couvrent le centre, le sud, l’est et le nord. Les zones anglophones ? Nord-Ouest et Sud-Ouest, avec 17 % des habitants. En chiffres :
- 83 % des foyers utilisent le français.
- L’anglais recule de 21 % en 1976 à 17 % en 2021.
- VousLe français s’impose même dans les écoles anglophones, alimentant des tensions.
En 2017, ces divergences ont déclenché une crise anglophone. Un rappel que la langue n’est pas qu’un outil, mais un enjeu politique. Rien
Le bilinguisme officiel, ça vaut quoi en pratique ?
En 2005, seul 11,5 % des Camerounais étaient réellement bilingues. Un fossé entre théorie et réalité. Le taux d’alphabétisation global est de 70 %, mais inégal : 86,6 % en ville contre 51,7 % en campagne. Pour les langues locales ? Seulement 6,4 % des gens savent les lire ou les écrire, malgré les 260 à 309 langues du pays.
Le bilinguisme reste une abstraction pour beaucoup. Entre textes de loi et pratiques, le décalage est criant. Mais ce défi pourrait devenir une force. Depuis 2008, le Cameroun teste un modèle d’éducation multilingue intégrant des langues maternelles.
En 2024, l’UNESCO a annoncé un financement de 44 millions de dollars pour numériser les outils d’apprentissage. Et dès 2025, ce programme s’étendra à toutes les écoles publiques. Une évolution qui pourrait réconcilier langue officielle et identité culturelle.
La vraie richesse du Cameroun : plus de 260 langues nationales !
Un trésor linguistique : bienvenue en "afrique en miniature"
Le Cameroun, c’est bien plus qu’un pays d’Afrique centrale. C’est un concentré de la diversité du continent ! Savez-vous combien de langues on y trouve ? Entre 260 et 309 langues locales recensées ! Ce mélange unique lui vaut son surnom d’ »Afrique en miniature », un titre mérité grâce à sa position stratégique et son histoire mouvementée.
Cette richesse s’explique par trois grandes familles linguistiques : les nigéro-congolaises (213 langues), les afro-asiatiques (60 langues) et les nilo-sahariennes (2 langues). Sans oublier les langues adamawa-oubanguiennes, une spécificité qui transforme le pays en laboratoire vivant de linguistique.
Zoom sur les langues locales qui créent la différence
Mais concrètement, quelles sont ces langues qui font le charme du Cameroun ? Voici un aperçu des plus influentes :
Nom de la langue | Famille linguistique / Groupe | Région(s) principale(s) | Note / Fait intéressant |
---|---|---|---|
Peul (Fulfulde) | Afro-asiatique | Nord, Adamaoua, Extrême-Nord | Langue véhiculaire majeure dans le grand nord, parlée par 21% de la population en 2021 |
Ewondo | Nigéro-congolaise (Bantou) | Centre (autour de Yaoundé) | L’une des langues les plus parlées dans la capitale, utilisée comme langue véhiculaire |
Douala | Nigéro-congolaise (Bantou) | Littoral (autour de Douala) | Langue historique de la capitale économique, utilisée dès 1845 pour traduire la Bible |
Fe'efe' (Nufi) | Nigéro-congolaise (Bamiléké) | Ouest | Langue des Grassfields, souvent confondue avec le bamiléké dans les échanges familiaux |
Bassa | Nigéro-congolaise (Bantou) | Centre, Littoral | Parlée par 14,7% de la population avec les Douala et Loumdou, riche en contes traditionnels |
Haoussa | Afro-asiatique | Extrême-Nord | Langue transfrontalière utilisée pour le commerce, parlée par 1,2% de la population |
Nom de la langue : Peul (Fulfulde)
Famille linguistique / Groupe : Afro-asiatique
Région(s) principale(s) : Nord, Adamaoua, Extrême-Nord
Note : Langue véhiculaire majeure dans le grand nord, parlée par 21% de la population en 2021
Nom de la langue : Ewondo
Famille linguistique / Groupe : Nigéro-congolaise (Bantou)
Région(s) principale(s) : Centre (autour de Yaoundé)
Note : L’une des langues les plus parlées dans la capitale, utilisée comme langue véhiculaire
Nom de la langue : Douala
Famille linguistique / Groupe : Nigéro-congolaise (Bantou)
Région(s) principale(s) : Littoral (autour de Douala)
Note : Langue historique de la capitale économique, utilisée dès 1845 pour traduire la Bible
Nom de la langue : Fe'efe' (Nufi)
Famille linguistique / Groupe : Nigéro-congolaise (Bamiléké)
Région(s) principale(s) : Ouest
Note : Langue des Grassfields, souvent confondue avec le bamiléké dans les échanges familiaux
Nom de la langue : Bassa
Famille linguistique / Groupe : Nigéro-congolaise (Bantou)
Région(s) principale(s) : Centre, Littoral
Note : Parlée par 14,7% de la population avec les Douala et Loumdou, riche en contes traditionnels
Nom de la langue : Haoussa
Famille linguistique / Groupe : Afro-asiatique
Région(s) principale(s) : Extrême-Nord
Note : Langue transfrontalière utilisée pour le commerce, parlée par 1,2% de la population
Le Peul domine le nord, l’Ewondo rayonne autour de Yaoundé, le Douala imprègne les échanges du littoral. Le camfranglais, mélange de français, anglais et expressions locales, est devenu une langue urbaine incontournable. Même le pidgin english, utilisé par 50% des Camerounais pour le commerce, montre l’adaptabilité linguistique du pays.
Ce paysage unique explique pourquoi les Camerounais jonglent souvent entre 3 à 5 langues. Une gymnastique mentale qui forge des communicationnards hors pair ! Et si les langues locales sont menacées par l’expansion des langues officielles, le gouvernement agit via l’éducation bilingue pour préserver ce trésor. Car pour le Cameroun, chaque mot compte, chaque langue raconte une histoire, et chaque échange est une passerelle entre mondes. Une chose est sûre : ici, la diversité n’est pas un défaut, c’est une force.
Le parler de la rue : quand les langues se mélangent
Vous croyez que le Cameroun, c’est juste français et anglais ? Détrompez-vous ! Le pays abrite aussi des langues qui font vibrer la rue, le commerce et même les réseaux sociaux. Prêts à découvrir des expressions qui donnent du peps à la communication ? C’est parti !
Le pidgin english : la langue qui fait tourner le commerce
Le Pidgin English camerounais (ou Kamtok) ? C’est la langue du quotidien pour 36 % des Camerounais. Imaginez un créole mêlant anglais, français et mots locaux, avec sa grammaire propre. Pas juste un « mauvais anglais » : une langue à part entière !
En zones anglophones, il sert de lingua franca entre commerçants, voyageurs ou personnes de communautés linguistiques différentes. Mais son influence dépasse les frontières : même dans les régions francophones, 61,8 % des urbains le parlent. Pas mal pour une langue « informelle », non ?
Et devinez quoi ? Kamtok s’impose aussi dans la religion, les médias et même le théâtre. Un exemple ? L’Église catholique l’utilise depuis 1926 pour ses messes. Preuve qu’il gère les concepts complexes sans problème !
Le camfranglais : plus qu’un argot, une culture !
Place au camfranglais : né dans les années 1980 à Douala et Yaoundé, ce mélange de français, anglais, verlan et langues locales est devenu le langage des jeunes citadins. Pas un simple jargon, mais une véritable identité culturelle !
Vous voulez comprendre les jeunes Camerounais ? Voici un mini lexique pour briller en société :
- « Wanda » : S’étonner, être surpris (Ex: « J’ai wanda sur le prix ! »)
- « Une go » : Une fille, une femme
- « Un gars » : Un garçon, un homme (souvent utilisé pour dire « mon copain »)
- « On va gérer » : On va s’en occuper, pas de problème
- « C’est comment ? » : Comment ça va ? Quoi de neuf ?
- « La mater / Le pater » : La mère / Le père
- « Je suis au kwat » : Je suis au quartier
Et pour les expatriés, cette langue est un atout pour s’intégrer. Vous voulez des témoignages ? Découvrez l’expérience d’une expatriation au Cameroun, où maîtriser ces parlers ouvre des portes inattendues. C’est un truc pour se faire accepter, même sans être né ici !
Les défis du multilinguisme : entre tensions et préservation
La politique du bilinguisme : une promesse difficile à tenir ?
Le Cameroun a adopté le bilinguisme (français-anglais) comme pilier de sa politique. Théoriquement, c’est censé unifier. En pratique, les langues nationales restent marginalisées. Le projet PROPELCA, lancé dans les années 1970, vise à intégrer les langues locales dans l’éducation, mais les résultats sont mitigés. Aujourd’hui, seul un tiers des 43 écoles pilotes utilisant l’Éwondo, le Bassa ou le Douala montre des progrès en alphabétisation. Les enseignants manquent de manuels adaptés, et le programme reste cantonné à quelques régions.
Seulement 6,4% des Camerounais de plus de 15 ans savent lire ou écrire en langue locale. Un écart flagrant entre les langues « utiles » (français, anglais) et celles du quotidien. Dans les régions anglophones, 78% des élèves abandonnent l’école primaire à cause de la barrière linguistique. Un système qui pénalise les minorités, surtout dans les zones rurales où le français et l’anglais ne sont pas parlés à la maison.
Sauver un patrimoine : la course contre la montre pour les langues locales
Les langues locales sont menacées par l’urbanisation, les migrations et la dominance des langues officielles. Pourtant, le pays agit. Depuis 2008, le programme ELAN expérimente l’enseignement bilingue en zones rurales. Résultat : le taux d’alphabétisation est passé de 45% à 65% en 20 ans. Dans les écoles pilotes, les enfants apprennent à lire en Éwondo avant de passer au français, ce qui améliore leur concentration et leurs résultats.
Le gouvernement et l’UNESCO (44 millions de dollars débloqués) collaborent pour préserver ce patrimoine. Mais le manque de manuels en langues locales ralentit le progrès. Comme le souligne un enseignant : « Apprendre le Douala avec des chansons, c’est une galère sans dictionnaires ! Les livres scolaires en langues maternelles restent une priorité absente. »
Quand la langue divise : les racines de la crise anglophone
La langue reflète les tensions sociales. Dans les régions anglophones, la marginalisation perçue du système éducatif a alimenté un conflit armé depuis 2017. Plus de 6 000 civils ont été tués, un million de déplacés. Un conflit où la langue symbolise un enjeu identitaire : les anglophones dénoncent la domination francophone dans les postes clés, y compris dans l’administration de leurs régions.
Pourtant, le Cameroun reste un mélange culturel unique. Pour preuve :
- Bonjour : M’bolo (ewondo), Na sé (douala), Sannu (haoussa)
- Merci : Akeva (ewondo), Na som (douala), Na gode (haoussa)
- Comment ça va ? : O yé o ne ? (ewondo), Wa sé o né ? (douala), Ina kwana ? (haoussa)
Le multilinguisme est à la fois un défi et une chance. Le pays prévoit d’étendre l’enseignement des langues maternelles à toutes les écoles publiques en 2025. Un pari risqué mais nécessaire pour préserver son identité, alors que 280 langues locales sont en péril. Le projet vise à former 5 000 enseignants spécialisés d’ici 2025 pour éviter leur disparition.
Une course contre la montre pour un pays où chaque langue raconte une histoire. Le Cameroun, c’est un melting-pot linguistique incroyable ! Entre le français et l’anglais, héritage colonial, et les 260 langues locales, chaque mot raconte une histoire. Mais derrière cette richesse, des défis se cachent : tensions anglophones, préservation des langues minoritaires… En bref, un pays où les mots sont à la fois un trésor et un combat !
FAQ
Quelles sont les langues maternelles au Cameroun ?
La reine des langues maternelles, c’est le peul (ou fulfulde), parlée par 21% de la population. C’est notre star du nord ! En deuxième position, l’ewondo (19%) qui règne autour de Yaoundé.
Mais y’a aussi le douala (sur la côte), le bassa, le bamoun, les langues bamiléké comme le fe’efe’… et puis plein d’autres, à la pelle ! Chaque ethnie a sa langue, et c’est ce qui fait toute la richesse du pays. Bref, ici, ta langue maternelle, c’est ton ADN culturel !
Quelle est la langue la plus parlée au Cameroun ?
C’est le français, sans hésiter ! 🇫🇷 En 2021, 59% des Camerounais le parlaient. C’est carrément la langue du quotidien pour la majorité, même si ce n’est pas leur langue maternelle.
En deuxième position, le pidgin english (36%), ce mélange d’anglais avec des touches locales et françaises. C’est la langue qu’on retrouve beaucoup dans les échanges commerciaux, même dans les zones francophones !
Et en troisième, le peul (fulfulde) avec 21% – la première langue maternelle du pays
Les camerounais parlent-ils arabe ?
Alors oui et non ! 😅 L’arabe, c’est pas une langue officielle au Cameroun, mais il a sa place, surtout dans l’Extrême-Nord. C’est une langue dite « de prestige » à cause de sa forte présence religieuse – tu sais, l’Islam est très implanté dans cette région.
Du coup, dans les écoles coraniques, dans les mosquées, dans les familles musulmanes, les gens apprennent l’arabe. Mais attention, c’est surtout l’arabe classique (le même que dans le Coran), pas l’arabe dialectal comme tu l’entendrais au Maroc ou en Égypte.
Que signifie baba au Cameroun ?
Ah ça, c’est un mot qui va te servir à tout faire ! 😄 « Baba », en gros, c’est « papa » ou « père » dans plein de langues camerounaises. Tu l’entendras partout, que ce soit dans une famille à Douala, à Yaoundé ou même dans le nord du pays.
Mais le truc drôle, c’est qu’on l’utilise aussi pour dire « monsieur » ou « chef » ! Du coup, quand un vendeur t’appelle « baba », t’inquiète, il te traite pas de menteur, il t’appelle juste de façon respectueuse.
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